La présence, l’action et le réconfort que procure l’animal lors d’une séance de zoothérapie sont principalement fondés sur la confiance : entre l’intervenant en médiation animale, l’animal, (les chiens pour ma part), les personnes concernées bénéficiaires et le personnel éducatif ou famille encadrante.
Il s’agit surtout d’un moment de plaisir pour les personnes bénéficiaires de la séance mais aussi d’un objectif individuel quel qu’il soit par exemple :
sollicitation, amélioration (interaction sociale, motricité, initiative, communication verbale ou non verbale) ainsi qu’un travail pour certains, sur la phobie des chiens.
Les séances se font toujours selon un rituel comprenant « le bonjour, puis l’action (quelle qu’elle soit : jeu, promenade, brossage, donner des friandises..) et enfin « le au revoir »
Une somme d’actions et de jeux personnalisés et adaptés en fonction des personnes bénéficiaires est proposée. Une valisette comprenant des trésors de surprises, (jeux, friandises, mini salon de toilettage, habillage, parcours d’agility..) est à disposition à chaque séance et permet d’adapter la séance en fonction des réactions des personnes bénéficiaires et ce, pour le plus grand plaisir des chiens.
Un bilan est effectué à chaque fin de séance permettant ainsi d’adapter les prochaines séances et de faire un point.
« L’ami Cahuète »
Chien médiateur, familiarisé à l’autisme depuis tout jeune, une véritable histoire de chien médiateur.
J’ai développé cette connaissance en médiation animale grâce à mon fils, Antoine, atteint d’autisme, et à « Cahuète » notre chien (Chihuahua).
En effet, c’est en constatant la relation très forte qui s’est instaurée entre mon fils et notre chien que j’ai découvert ce potentiel infini du « chien médiateur » et m’y suis formée depuis.
Pour information, mon fils ne voulait même pas approcher le chien lorsque nous l’avons adopté tout petit chiot (six mois), notre chien a su d’instinct se faire accepter, aimer, approcher et caresser par Antoine. Puis après cette première approche, un lien fidèle s’est installé.
Antoine lorsque nous partons en promenade, prend immédiatement la laisse pour promener son chien et ne conçoit pas d’ailleurs que quelqu’un d’autre puisse le promener à sa place.
Les facultés et particularités de « l’ami Cahuète » :
« Cahuète » a une faculté incroyable de regarder les gens, il a d’ailleurs capté le regard d’Antoine assez rapidement et j’ai pu constater des progrès peu à peu, sur le fait qu’Antoine se soit mis à regarder droit dans les yeux une personne et/ou faire en sorte d’attirer le regard par son propre regard insistant, lorsqu’il souhaite quelque chose.
Sans prétendre que cette médiation animale grâce à « Cahuète » soit le seul élément ayant favorisé ce progrès d’Antoine, il n’en demeure pas moins que ses progrès au niveau du regard soutenu, se sont considérablement développés durant ces années (7 ans) en relation privilégiée avec son chien.
Antoine est non verbal et jusqu’à là avait du mal à regarder les gens dans les yeux comme beaucoup de personnes souffrant d’autisme.
L’observation de la relation entre mon fils Antoine et son chien durant ces années m’a laissé comprendre que la manière insistante qu’avait « Cahuète » de regarder Antoine fixement jusqu’à ce qu’Antoine réponde à ce regard (en riant la plupart du temps), avait contribué aux progrès d’Antoine sur le plan du regard échangé et soutenu avec une personne.
« Cahuète » a une faculté incroyable de capter les émotions et états d’âme, en effet, il sait se comporter de manière adaptée selon l’humeur des personnes. Ainsi, il se montrera discret si il capte une émotion d’angoisse ou de peur et saura tranquillement s’approcher afin d’apaiser une personne en état de stress ou d’angoisse. De la même manière, il saura intervenir efficacement et déployer sa gaité et sa vivacité s’il sent une demande, un besoin de « bouger » de « courir » et de « jouer ».
Connaissance de « l’ami Cahuète » sur l’autisme :
« Cahuète » connait depuis tout jeune, l’autisme, puisqu’il a été élevé dans notre famille au contact de notre fils. Il a su très rapidement faire la différence entre ses deux petits maîtres, (mon fils Antoine, autiste, et mon autre fils Emmanuel) il se comporte de manière différente avec les deux.
Il a su très vite comment se faire accepter et adopter par Antoine. Lorsqu’Antoine arrive à la maison pour le week-end, « Cahuète » lui fait la fête et se montre très enthousiaste, il ne quitte pas Antoine qui s’en réjouit. C’est un lien très fort qui s’est tissé entre eux au fil des années.
